Mémoriser quand on est DYS ou TDA-H : comprendre pourquoi c’est difficile
- Yona Etude
- 11 nov.
- 2 min de lecture

Apprendre un cours, retenir des définitions ou se rappeler des consignes peut être un véritable défi quand on est DYS (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, etc.) ou TDA-H (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).
Ce n’est pas un manque de travail, ni un manque d’intelligence : c’est une question de fonctionnement cérébral.
Ces profils rencontrent des difficultés spécifiques dans la mémoire de travail, l’attention et l’organisation des informations
Pourquoi c’est plus difficile de mémoriser
1. Une mémoire de travail plus fragile
La mémoire de travail, c’est la “table de brouillon” du cerveau : elle sert à garder temporairement une information pour la manipuler (par exemple retenir une phrase tout en l’analysant).
Chez les personnes DYS et TDA-H, cette mémoire est souvent moins stable : les informations “s’effacent” plus vite ou s’enchevêtrent.
Exemple : lire une phrase, la comprendre et la retenir en même temps demande trois efforts simultanés.
➡️ Conséquence : difficulté à suivre des consignes, à apprendre en séquence, ou à restituer un contenu sans soutien visuel.
2.Un encodage irrégulier de l’information
Pour retenir une donnée, il faut d’abord bien l’encoder, c’est-à-dire la ranger au bon endroit dans la mémoire.Mais quand l’attention saute ou se disperse, l’information n’est pas stockée complètement , un peu comme un fichier mal enregistré sur un ordinateur.
3. Une attention fluctuante
Pour mémoriser, il faut d’abord être attentif.
Or, dans le TDA-H, l’attention n’est pas absente : elle est instable.
Le cerveau s’accroche à ce qui l’intéresse, mais se détourne dès que la tâche devient monotone ou trop complexe.
Le cerveau TDA-H libère moins de dopamine, une molécule liée à la motivation et au plaisir d’apprendre.
Résultat : il devient plus difficile de maintenir l’attention suffisamment longtemps pour encoder l’information en mémoire.
Chez les DYS, l’attention est souvent monopolisée par la décodage de la forme (lire, écrire, orthographier), ce qui laisse moins de ressources mentales disponibles pour retenir le sens.
Exemple : un élève dyslexique peut se concentrer à fond sur la lecture d’un texte, mais ne rien en retenir, simplement parce que toute son énergie cognitive a été utilisée pour déchiffrer.
4. Une surcharge cognitive rapide
Chaque cerveau a une “capacité de traitement” limitée.
Quand trop d’informations arrivent à la fois, la mémoire de travail déborde : on parle de surcharge cognitive.
Or, les profils DYS et TDA-H sont plus vulnérables à cette saturation :
Leurs efforts pour lire, écouter ou écrire consomment déjà beaucoup de ressources.
L’attention fluctue, ce qui oblige à relancer sans cesse le processus de concentration.
5.Des interférences émotionnelles et sensorielles
Les personnes DYS et TDA-H sont souvent sensibles et émotives.
Le stress, le bruit, ou une remarque négative peuvent suffire à bloquer la mémorisation.
Quand le cerveau perçoit une émotion forte, il active le système limbique (émotions), qui interfère avec l’hippocampe (mémoire).
Résultat : impossible d’enregistrer correctement l’information.
Conclusion
La mémorisation est difficile chez les DYS et TDA-H, mais comprendre ces mécanismes, c’est déjà le premier pas pour apprendre différemment et plus efficacement.





